A petits mots, frottés de ciel,
il trace la route
qui conduit aux ancêtres.
L'escortent ses mains,
vieilles et noueuses.
Elles défrichent,
ouvrent des brèches
dans le mur du temps.
Là, derrière ces façades,
il y a des gestes pauvres,
la sueur quotidienne,
le pain rare.
Là-bas, au détour d'un labour,
des ongles pleins de terre,
un dos qui n'en peut plus
et se voûte encore
sous le poids du soleil.
Il avance,
déterre un rire d'enfant,
le pas lourd d'un cheval,
des sabots pleins de paille.
Mon père parle.
Il prend les peurs,
les joies, les espoirs,
les pose sur la table,
entre le verre et l'assiette fleurie.
Mon père parle.
Le silence se tait.