Dans la chambre d’automne
s’amoncèle la grisaille.
Les fruits rouillés
de l’insomnie
ont laissé dans nos gorges
épines et décombres.
Toujours le même sang,
le même amour
hantent ces draps.
Au creux du corps
grince l’absence
avec le vent du nord.
Rideaux de givre,
dans vos voiles empesés
s’est échoué le ciel.
Où sont les terres habitées,
les couleurs
et la joie des couleurs ?
J’ai faim de cette vie
qui se déroule ailleurs.
J’ai faim de lampes allumées,
de la douceur des paumes,
de la chaleur insensée du regard.
Où êtes-vous
pendant que je franchis la page,
pendant que j’ébrèche la nuit ?
Où êtes-vous,
si loin,
toujours ?