Comment se pencher
sur la fragilité de ton eau,
sur tes terres
à présent déshabillées ?
Martèlement de ton sang
à mes tempes,
crue de tes mots
si longtemps retenus.
Est nécessaire
la patience de l'arbre
qui pousse, seul,
dans la maison ouverte,
accueillant dans ses branches
tous les oiseaux perdus.
Tu marches sous d'amples frondaisons,
reliée au coeur des blés verts,
délivrée de l'enracinement.
Tu suis la piste de santal
qui mène à la Rencontre.
Condamnée, vivante,
à mâcher nuit et jour du silence,
tu avances, désormais,
une parole devant l'autre
et le chemin exulte !
Tes gestes d'été
ont depuis longtemps
rompu le pain amer
sur les autels nocturnes,
proférant sources et sèves solaires.
Souffle imperceptible,
suavité de l'encens,
les pierres, mises à nu,
prennent feu du Mystère.