toi qui arrives de l'hiver
et ne sais divulguer
les à-pics de ta force ?
L'arôme givré de tes épaules
brasille à mes lèvres,
raconte l'enclume du gel,
l'étreinte vorace du silence.
Au carrefour des brumes
j'ai retrouvé ton nom
qui flottait, indécis,
sur des statues de marbre.
Dans son sillage
s'affermissait
la vocation heureuse
d'une petite branche
prête à épeler
les paroles de l'eau.
Va vers ton nom,
reconnais la prestance de son air,
la force de son sol.
Propage ce tressaillement,
amplifie sa musique.
Abrite, contre ta chair,
le mot neige
tout près du mot printemps.
A la fonte du langage
ne subsisteront
que les plus purs cristaux
et ton nom reverdira
sous la robe claire du vent,
vie après vie.