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PrÉSentation

  • : Fileuse de lune
  • : Cueillir une parole, rouge ou ténue, violente ou fragile, comme on cueille un visage, le soir, au bord de l'amour
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Pensées d'auteurs

Sera comblé celui pour qui l'espace ne sera pas dehors. Guillevic

Ton devoir réel est de sauver ton rêve. Amadéo Modigliani

J'en appelle à la beauté qui sera front d'espoir. Abdellatif Laabi

Lorsque je suis le plus profondément moi-même, je rejoins une communauté oubliée. Eugène Ionesco

L'histoire de notre vie fut aussi ce murmure furieux qu'on oublie à la croisée de l'arbre et du fleuve. Luis Mizon

L'innocence est plus forte que le mal. (?)

Je mangerai la terre et les racines, j'avancerai sur le ventre, lombric humain. J'ai une telle faim des éléments du simple. Daniel Biga

On ne naît pas homme, on le devient. Erasme

Pour maintenir à bout de bras cette contrée de nuit où le chemin se perd, à bout de forces, une parole nue. Jacques Dupin

Quel que soit ce que vous devez faire ou rêvez de faire, commencez-le... L'audace contient du génie, du pouvoir et de la magie. Goethe

J'ai voulu sortir pour voir ce qu'étaient devenus l'air et le ciel dès l'instant où un poète avait nommé un autre poète. Boris Pasternak à propos de Marina Tsvetäeva

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Articles RÉCents

CatÉGories

29 mai 2007 2 29 /05 /mai /2007 16:30

Ils ont marché

longtemps

sur les rivages blancs

 

Se sont fait accoster

par l'été

un ange ou deux

le désir

 

Ils ont interrogé le vent

rincé leurs idées toutes faites

écrit la vie dans les pierres salées

 

On entendait, de loin,

la danse de leurs âmes

le pouls de l'indicible

le ressac de leur éternité

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16 mai 2007 3 16 /05 /mai /2007 20:00

Pollens que déshabille

le vent

 

Un parfum entêtant

traverse ma solitude

 

S'ouvre en moi

une terre de mains douces

d'odeurs majuscules

que ma peau attendait

 

S'enfle, aux confins,

le sang taciturne

et les vieilles saisons

ont soudain le goût

de pommes vertes

 

Mon désir est devenu jardin

 

 

 

 

 

 

 

 

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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 18:09

Espérer, encore

Espérer, malgré

 

S'emparer de la lumière

comme d'un gouvernail

et appareiller pour l'autre

 

Nous avons tellement besoin

d'une grande fenêtre,

de mots évasés,

de gestes scintillants

 

Quand la ronde s'allume,

nous sommes tous là,

à éparpiller les doutes,

à tamiser la nuit

 

D'innombrables ressacs

battent sous nos paupières

 

Avant et après

sont enfin lisibles

 

Maintenant nous unit

 

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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 09:54

Une lampe

Une chaise

Une feuille

 

Feuille blanche, feuille d'érable

à écrire en vert

par joie du commencement

 

Et soudain cette bouche

qui miroite au soleil

 

De combien de mondes

doit-elle encore accoucher ?

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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 17:15

Les mots,

couronnés de lait

et de vin,

les mots,

tapis dans la moiteur des langues,

ont-ils jamais connu la soif ?

 

Si je dis sable,

une rivière s'émiette.

J'apprends alors

à marcher à pas lents,

à fredonner joncs et rizière.

 

Si je dis femme,

une barque t'attend.

Tu brûles alors

ports et jetées

et t'estompe

dans ses frémissements.

 

Au bout de l'horizon

je m'assois avec toi

parmi les mots tout blancs.

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7 avril 2007 6 07 /04 /avril /2007 10:40

Tous ces fleuves en moi

en quête d'une source,

tous ces enfants en moi

en quête d'une mère.

 

Leur eau, leurs visages

et leur peau

lentement se confondent.

 

Et viennent sourdre.

Et viennent battre.

 

Au large de moi

le livre s'écrit seul

quand jaillissent

du même sang

tous les êtres et les mers

à venir.

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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 17:17

Ne cherche pas à dire,

réfuter, expliquer.

 

C'est lorsque tu es

sans vestige

que t'inonde le vrai feu.

 

Matin de bouches,

matin de neiges,

vierges.

Un halètement

venu de très loin

dénoue les apparences.

 

Le grand large titube,

saôul de la fonte des ombres.

Un cerne de sueur

s'agrandit à l'aisselle

du ciel.

 

Il fait radieux sous les ailes,

il fait chaud sous les plumes.

 

Elle s'étonne

de la jonchée des astres,

des pépites de sel

que tu tiens, bien serrées,

dans le creux de ta main.

 

Elle te suit

quand tu descends l'orage,

elle te suit,

celle avec qui tu vécus

d'autres rives.

 

 

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19 mars 2007 1 19 /03 /mars /2007 18:39

Parfois, dans mes cheveux,

éclatent tes orages.

 

Tes baisers amarante

fouillent les lointains,

interrogent le feu.

 

Tu es ciel et montagne

et au velours de tes replis

s'accomplissent nos noces.

 

J'aimerais arrêter

l'usure des rochers

la marche du temps

qui ferme les mers.

 

Tout commencerait :

la gloire de nos corps

déployée sur la puissante terre,

l'aube et le soir

accoudés aux lavandes.

 

Et dans la succession de vibratos légers

j'approcherais les premières syllabes,

les sèmerais parmi les foules en deuil.

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13 mars 2007 2 13 /03 /mars /2007 17:06

Vertiges

éclaboussures

traversées

 

J'habite ces parages

de peu de densité

où l'éclair d'un regard

chavire l'horizon

 

Membranes soulevées

sur le dos des fleuves

s'éparpillent en rémiges

en consonnes

brunes et vigoureuses

 

Se déversent les langues

dans une amphore

se délecte le ciel

d'être à nouveau

en crue

 

Pour apprivoiser les pinèdes

en maraude

les forêts de silex

il faut tailler son nom

dans le tronc le plus vieux,

habiter son élan

 

Dans les prairies de l'Homme

je sais un abreuvoir

où se rassemblent troupeaux

de hautes sèves

clameurs de laines

blanches et bouclées

 

J'y porte l'épaisseur

de mes murs

la lourdeur de mon sang.

Une odeur de suint

ocre et tenace

rassure les ancêtres

 

Claquante

comme une étreinte

la parole éperonne

les flancs fumants

de ce matin tout neuf

 

Tourbillon

ivresse pure

je virevolte, à cru,

sur des phrases de sel

m'accouple à leur écorce

et hurle

source vive !

 

J'ouvre,

dans ma poitrine,

des fenêtres

aux giboulées de grives,

de raisins et d'étoiles,

aux rafales d'ardoises,

aux foules écervelées

des déserts, des pierres

et des jardins

 

Là, dans cet espace

consenti à l'incandescence,

la bruine déploie

mon feuillage

gâche sa salive

à ma résine

 

Sur mes berges

calleuses

faseyent quelques saules

 

Guetter l'exubérance

étirer les limites

de son sang

de sa peau

pour être ampleur

luxuriance

et faire tomber de soi

jusqu'à la moindre

ténèbre

 

Et puis

se rencogner

dans l'angle juste

de la légèreté,

retrouver sa foulée

d'osier souple et de vent

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23 février 2007 5 23 /02 /février /2007 17:13

Quand le ciel bouge

en nous

et que le vent tutoie nos sèves,

les feuillages,apaisés,

s'endorment sur nos lèvres.

 

Visages de seigle

et de pluie.

Fluidité des peaux,

des mains où

loge l'énigme.

 

Dans la lente circulation

des menthes,

l'ébauche d'un prodige.

 

Il nous faut ouvrir

le sang

au vertige de l'aube,

remonter les ombres

épaule contre épaule,

prêter nos voix

aux ailes déferlantes.

 

Les bateaux sur les blés

ont des voiles sépia,

leur sillage est d'eau douce

à l'abri des paupières.

 

Belles étraves

de paroles mouillées,

crêtes d'écume

qui bleuissent les mots.

 

Dans nos gorges sevrées

coule un été pur,

l'absinthe du soir

aux mains buissonnières.

 

L'espace reverdit là

entre seins et nombril,

et son nom

ensoleille le nôtre.

 

Partout

hirondelles, herbes folles

et genêts

bruissent de toutes

leurs lettres.

 

La femme, arable,

a sifflé ses oiseaux.

 

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