Je te regarde
Et, déjà, les eaux se retirent
Vaste sillon
Où la lumière
Etanche nos soifs.
Des couleurs du silence
S'échappe un fil de soie
Qui relie nos deux souffles
Au mauve de l'horizon.
Parcourues de sentiers
Et d'aurores
Mes terres se déploient
Blessant l'obscurité.
Absous jusques en nos ramures
Nos visages s'inclinent
Pour frôler l'invisible.
Tu moissonnes mon corps
Eclaboussé d'herbes
Et nos cris lapident la nuit.
Tu es venu
Pour dérouler mon chant
Le faire mûrir
Tout près de tes sanglots.
Tu es d'avant les mots
D'avant la mer.
Je te regarde
Et, déjà, ta voix prie dans la mienne
Plus forte que l'océan.