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PrÉSentation

  • : Fileuse de lune
  • : Cueillir une parole, rouge ou ténue, violente ou fragile, comme on cueille un visage, le soir, au bord de l'amour
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Pensées d'auteurs

Sera comblé celui pour qui l'espace ne sera pas dehors. Guillevic

Ton devoir réel est de sauver ton rêve. Amadéo Modigliani

J'en appelle à la beauté qui sera front d'espoir. Abdellatif Laabi

Lorsque je suis le plus profondément moi-même, je rejoins une communauté oubliée. Eugène Ionesco

L'histoire de notre vie fut aussi ce murmure furieux qu'on oublie à la croisée de l'arbre et du fleuve. Luis Mizon

L'innocence est plus forte que le mal. (?)

Je mangerai la terre et les racines, j'avancerai sur le ventre, lombric humain. J'ai une telle faim des éléments du simple. Daniel Biga

On ne naît pas homme, on le devient. Erasme

Pour maintenir à bout de bras cette contrée de nuit où le chemin se perd, à bout de forces, une parole nue. Jacques Dupin

Quel que soit ce que vous devez faire ou rêvez de faire, commencez-le... L'audace contient du génie, du pouvoir et de la magie. Goethe

J'ai voulu sortir pour voir ce qu'étaient devenus l'air et le ciel dès l'instant où un poète avait nommé un autre poète. Boris Pasternak à propos de Marina Tsvetäeva

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15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 16:30

Je te regarde

Et, déjà, les eaux se retirent

Vaste sillon

Où la lumière

Etanche nos soifs.

 

Des couleurs du silence

S'échappe un fil de soie

Qui relie nos deux souffles

Au mauve de l'horizon.

Parcourues de sentiers

Et d'aurores

Mes terres se déploient

Blessant l'obscurité.

 

Absous jusques en nos ramures

Nos visages s'inclinent

Pour frôler l'invisible.

Tu moissonnes mon corps

Eclaboussé d'herbes

Et nos cris lapident la nuit.

 

Tu es venu

Pour dérouler mon chant

Le faire mûrir

Tout près de tes sanglots.

 

Tu es d'avant les mots

D'avant la mer.

 

Je te regarde

Et, déjà, ta voix prie dans la mienne

Plus forte que l'océan.

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12 décembre 2006 2 12 /12 /décembre /2006 17:38

Parfois je te rêvais

La clé de tous les lieux,

Des abrupts, des arides,

Comme des bienheureux.

 

Tes gestes moutonnaient,

Ta parole,

Appuyée au chambranle du vent,

Etait lampe allumée

Au seuil du pays clair.

 

Parfois je te voulais

De chaume et d'ajoncs.

 

Tu ne disais rien

Des maisons rapiécées,

Des tiges bancales,

Mais quand le grand ciel d'hiver

Tisonnait la peupleraie morte,

Déjà tu maraudais sous la terre

Les couleurs boréales.

 

Je te parlais

De visages ébranchés,

De tas de mots,

Jetés ici et là,

Recouverts de mousse têtue.

 

Tu t'insinuais alors

Sous la fente du jour

Et soulevais à pleines mains

Les murs dégringolés,

Le salpêtre des heures

Inassouvies.

 

Parfois je te pensais

Sillage et chemin de verveine.

 

A vouloir alléger le ciel

De ses pensées nocturnes,

Tu recevais des ailes

Par brassées.

 

Sous l'eau de tes pas

Rougissaient les grenades.

 

Parfois je savais

Ton toucher de fougères,

Ta peau, loquace,

Qui s'accroissait d'un arpège.

 

Le lit,

Grand et défait,

Valsait dans l'univers.

 

 

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 12:06

J'ôte mes silences

Quelques blessures

A ma jupe d'ortie.

 

Enchevêtrée

Dans la laine de tes mots

Je risque un pas dehors

Une page

Où la brume reste à écrire.

 

Debout dans mon souffle

Tu tentes une éclaircie.

Je suis fille de houle

Et lèche tous tes cris.

 

 

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4 décembre 2006 1 04 /12 /décembre /2006 18:53

Non loin de nous

Dansent nos abîmes

S'offrant la mer

Où bat chaque parole.

 

Le Monde est-il plus vaste

Qu'un visage ?

Quand les cris ont été

Débusqués de leurs tanières

Et que le jour,

Convoquant ses touffes de verveine

A échancré le doute qui nous incarcérait,

Le plus clair de l'eau se montre.

 

Et ce sont nos voix

Brûlées de sources

Qui invoquent les sables.

 

Appelle à toi

Les mains d'avant

Les dunes et les fougères,

Appelle à toi

Tous les galets,

La mer les a lavés

Mais rien n'est effacé.

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29 novembre 2006 3 29 /11 /novembre /2006 17:39

On se sera assis face à la mer, parmi les chaises vides, la défroque des hortensias et les restes de l'été.

On se sera cramponné au phare le plus proche, celui de deux ou trois lucioles qui se sont attardées.

On aura tenté de déchiffrer la rouille qui mord le bleu profond et aussi la maison désertée par le rire des enfants.

Et vers les étoiles qui ne peuvent plus rien, longuement on se sera tourné.

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21 novembre 2006 2 21 /11 /novembre /2006 17:43

Il y a l'automne des mains qui lacère la vigne, les tiges dures qui se rompent, et la fraîche carcasse du ciel qui écrase ton enfance et des raisins.

Comme si tu pouvais marchander la prochaine saison, tu te tiens arc-bouté sous les piliers du vent, mâche la nuit et son vin outre-mer.

Tu vois se resserrer le carcan des heures, habitacle de suie rempli de vestiges.

Pourtant, tu peux aller au lavoir, tu peux aimer le sommeil de son eau et décaper enfin ton vieux sang et tes os.

Il y a en toi tant de cimes, tant d'ogives à construire.

Il y a en toi tout ce vert qui s'impatiente.

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16 novembre 2006 4 16 /11 /novembre /2006 18:04

Si tu passes par cette page,ce sera pour couvrir le silence de nénuphars et de bambous, ou pour poser ton rire en touches claires sur les reflets, non pour épépiner les mots. 

Les galets sortiront de leurs tiroirs, le saule quittera son armoire, le ciel signera ses frasques d'un autre bleu.Dans la chambre au milieu des mots,  au milieu des eaux, tu laisseras bruire écailles d'argent, feuillages d'écriture.

En vareuse de lune, la voyelle la plus légère enjambera la marge, rejoindra le Sud et ses langues d'encens. Les pleins à l'odeur de pomme chercheront un grenier. Jusqu'à l'horizon, en nacelles de brume, les déliés dénuderont l'énigme et son chant capricieux.

Une porte perdue retrouvera sa clé. Le pain s'émerveillera du blé, et dans le dernier mot se lèvera le vent. 

Sur la page, dans le lit, sur la rive, la nuit aura goût de grand large.

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9 novembre 2006 4 09 /11 /novembre /2006 12:45
Ebouriffé de feuilles
Le matin s'allonge sur ta bouche

Envol de la brume
Et des mots de craie

Où que tu sois dans la vallée
Tes fruits sont les nôtres

Laisse mûrir l'offrande
Et son secret
Brigitte Broc

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