Je serai heureuse de vous accueillir les 3, 4 et 5 octobre au Festival du Livre de Mouans-Sartoux sur mon stand n°40 à l'espace B
Sera comblé celui pour qui l'espace ne sera pas dehors. Guillevic
Ton devoir réel est de sauver ton rêve. Amadéo Modigliani
J'en appelle à la beauté qui sera front d'espoir. Abdellatif Laabi
Lorsque je suis le plus profondément moi-même, je rejoins une communauté oubliée. Eugène Ionesco
L'histoire de notre vie fut aussi ce murmure furieux qu'on oublie à la croisée de l'arbre et du fleuve. Luis Mizon
L'innocence est plus forte que le mal. (?)
Je mangerai la terre et les racines, j'avancerai sur le ventre, lombric humain. J'ai une telle faim des éléments du simple. Daniel Biga
On ne naît pas homme, on le devient. Erasme
Pour maintenir à bout de bras cette contrée de nuit où le chemin se perd, à bout de forces, une parole nue. Jacques Dupin
Quel que soit ce que vous devez faire ou rêvez de faire, commencez-le... L'audace contient du génie, du pouvoir et de la magie. Goethe
J'ai voulu sortir pour voir ce qu'étaient devenus l'air et le ciel dès l'instant où un poète avait nommé un autre poète. Boris Pasternak à propos de Marina Tsvetäeva
Je serai heureuse de vous accueillir les 3, 4 et 5 octobre au Festival du Livre de Mouans-Sartoux sur mon stand n°40 à l'espace B
Quelques cailloux à la joue du rêve
initient un chemin.
Sautillement d'oiseaux
entre nos deux visages,
palabres des gentianes
aux lèvres carminées
quand, derrière la haie,
le soir couche le vent
quand, derrière ton nom,
s'élève un chêne vert.
Au coeur de l'hiver
débroussailler les heures
et retenir des friches
leur patience gris-bleu.
Déterrer sous la croûte durcie
un reste de jour,
un morceau de saison.
Les rainures du temps
laissent glisser le ciel.
Frêle esquif ?
Voyage futile ?
Si peu de couleurs s'apprêtent à embarquer.
Et pourtant,
il suffirait d'un rien
pour les accorder.
De quelques notes de jasmin
quand les mains de l'orante
ne sont plus que deux ailes,
deux ailes de gaze,
fines et légères.
L'été longe ses haies vives,
pique un verger au revers de sa veste.
Dans ses cheveux,
un pré s'est endormi.
Le moineau, tout surpris,
y cherche ses petits.
Sous l'enclume du ciel
jaillissent des rousseurs,
arrosant, de leur jus,
le dos des chemins.
Barbouillés de résine,
pris en flagrant délit
de chahut fastueux,
les pins rattrapent les oiseaux
qu'ils avaient lancés trop loin.
Le clapotis de leurs aiguilles
invoque la mer
qui, là-bas,rutile et patauge,
enfant doré dans les flaques vermeilles.
Toi, je ne te connais pas encore.
Mais, déjà, à l'angle de mon corps et de la terre,
s'épaissit comme un double de moi,
une autre ombre,
légère et lumineuse.
Une autre ombre
que je pourrai bientôt franchir,
qui accueillera ma veille et mon repos.
Prophétique,
l'air rassemble nos deux souffles,
tisse dans nos gestes
des tuniques solaires,
avant, bien avant la Rencontre.
Saison inconnue.
La tache claire du ciel
cueilli après la pluie,
la passementerie des mousses
où rôde la chair comblée.
Brûle la résine
dans les grottes amères,
la nuit écartelée
glisse sur nos lèvres.
On dirait un regard
qui allume la neige,
gîte sous les ailes
et voit ce qui s'est tu.
La pomme, déjà,
palpite dans les plis sombres de l'écorce.
Je sais que tu m'attends.
Je serai heureuse de vous retrouver le jeudi 20 mars à 18h30 au musée Bonnard, 16 Boulevard Sadi Carnot, Le Cannet, pour un récital poétique et musical avec Emeline Chatelin, harpiste.
Pensez à réserver au 04 92 18 24 43/47
L’aube était lisse. Lisse et fruitée.
Nos corps s’y enfonçaient, jusqu’à la taille, et nos fronts insoumis parlaient d’aubépine et de soie sauvage.
A l’orée de nos pas s’élevaient des portiques où des bancs familiers accueillaient nos palabres.
Nous composions des odes, des sonnets, les étendions, ruisselants, à même l’herbe drue et nos barques glissaient sur le miroir du vent.
Ces heures fraîches au goût de narcisses coupés étaient là, posées sur nos genoux, à chaque fois que nous le demandions.
Et nous restions assises, longtemps, à regarder couler au loin les eaux mauves du ciel, espérant une terre où déposer nos voix.
Une terre à humer, une terre à pétrir, une terre à étreindre avec ses brasiers, ses fossés, ses pierres désarticulées pour assouplir notre sang, trouver un amant.
Aux tables de granit s’arrimait la gentiane et son calice bleu absolvait les oiseaux.
Au coeur de chaque pierre, s'enroulaient les coquilles, crépitantes de sel, la mer allait, venait, nous y baignions nos corps dégoulinants de nacre.
Et la lune s’associait à la ronde, ébouriffée, des souches, des matrices, de nos tailles immatures.
Nous descendions les marches menant à la savane où le vent, rouge de notre ardeur, arrondissait nos hanches, piétinant le sol pour extraire nos chants.
Rythmes lancinants à l’avant-goût de pluie, mélopées d’orties blanches, peau du ciel ivre et chaude.
Drapées d’écorces souples, nous devancions les racines.
A l’adret de nos voix poussaient des lentisques, un couple de colombes.
L'aube était lisse. Lisse et fruitée.
Nos corps s’y enfonçaient, jusqu’à la taille, et nos fronts légers parlaient d’infini et de fruits à mûrir.
Je vous souhaite une très belle année 2014 !
Un ami m'a adressé ce poème de Jean Malrieu, au seuil de l'an nouveau, et je vous l'offre à mon tour :
Ne serait-ce qu’une fois, si tu parlas de liberté,
Tes lèvres, pour l’avoir connue, en ont gardé le goût du sel,
Je t’en prie,
Par tous les mots qui ont approché l’espoir et qui tressaillent,
Sois celui qui marche sur la mer.
Donne-nous l’orage de demain.
Les hommes meurent sans connaître la joie.
Les pierres au gré des routes attendent la lévitation.
Si le bonheur n’est pas au monde nous partirons à sa rencontre.
Nous avons pour l’apprivoiser les merveilleux manteaux de l’incendie.
Si ta vie s’endort,
risque-la.
Quelle que soit la courbe du talus,
le vent a des gestes sûrs
quand il verse dans nos bras
les embruns de sa voix,
les pistils, les questions,
les lichens, les cailloux,
sans parler de l'exil
qui remâche ses ronces.
Sur nos pas qui festonnent
des bulles et des nuages,
nos efforts d'éternité
assemblent les récits
endormis sous la glaise.
Même en marchant
sur les toits et les eaux,
cet air brun
qu'on n'entend pas
ressasse des secrets.
Il a appris des arbres
le vol délicat
des premiers étés.
Il s'assoupit souvent
en déchiffrant les mûres.
En d'innombrables trous
respire le langage.
Il fredonne et se hisse,
il fait et défait,
défait et refait,
mais toujours il se réjouit
de déborder,
d'être debout.
Je vous propose de me retrouver vendredi 18 octobre à partrir de 18h à la médiathèque de St Raphaël, Place Gabriel Péri.
A l'occasion du vernissage d'Henri Baviera, je fais une lecture de textes de notre recueil qui vient de paraître "Bienveillance des sources" et de textes inédits. Béatrice Guiffray, violoniste et flûtiste, m'accompagnera.
Tu prends ton envol sur la page vierge.
Dans la marge,
quelques galets te parlent de la mer.
Entre deux gros carreaux,
une frange d'écume.
Tu voudrais frôler le velours des contes,
entendre le ciel crisser sous tes pas.
Baigné de phrases,
tu es artisan de l'aurore,
rincé de ta tristesse.
Pourquoi faire escale ?
Toujours l'aube, et la parole nue.
Des ruches du soleil dégoulinent les siècles.
La Beauté se pavane, grandeur nature,
dans un froissement d'ailes.
La fleur papillon, dans une ronde hallucinée,
tournoie sur l'esplanade du coeur.
Il fait chaud dans chaque atome.
Croissance des pétales, du sang.
A la surface, juste un clapotis.
Semence de vent qui goutte du poème.
Le jour s'en est allé.